L’entrelacs langue(s), culture et identité qui se décline sur diverses faces et dans une dimension historique, est au coeur de mon travail tant d’enseignement que de recherche.
La culture, qui articule des pratiques individuelles et relationnelles, s’exprime dans la langue ; si elle est bien constituée d’un héritage reçu, elle est aussi une construction symbolique, idéelle, individuelle et collective, où prend corps l’identité. Langue(s) et culture définissent l’identité qui, pour être unique n’en est pas moins complexe. Elles sont l’objet d’une politique tant intérieure qu’extérieure.
Faire du plurilinguisme, omniprésent dans la vie quotidienne de l’Europe moderne comme dans celle d’aujourd’hui, un héritage de l’activité humaine, c’est accepter la diversité linguistique et surpasser ce que l’on a longtemps vu comme la malédiction de Babel. Si l’acquisition de compétences linguistiques se fait dans l’interculturalité, la didactique des langues étrangères doit en tenir compte.
Doit-on parler de « langues française » au pluriel, façonnant la francophonie qui désigne une aire linguistique, compose une identité plurielle, réfère à une culture partagée ?
Historienne française aux Pays-Bas, je me suis interrogée sur la construction de la culture et de l’identité républicaine et sur l’écriture de son histoire. Puis, l’histoire de la francophonie aux Pays-Bas, des usages que l’on y fait de la langue française s’est imposée comme sujet d’étude.