Santé…? !
Nous faire passer du mal-être existentiel et social à un bien-être partagé, dynamique et prometteur, c’est ce que nous pourrions attendre de nos dirigeants et de leur politique de santé publique.
Au bout de deux ans d’une vie dominée par la pandémie et la peur qu’elle a suscitée, nous sommes conscients qu’il nous faut apprendre à vivre avec les virus dont ceux du Corona et à s’adapter. Comment vivre en bonne santé sur une planète malade ?
Les chiffres et statistiques qui ont dominé l’actualité depuis de longs mois pour soutenir les choix en matière de politique de la santé laissent peu à peu la place à une réflexion sur l’avenir et à l’élaboration d’une vision à moyen et long terme.
S’il ne faut pas minimiser les risques liés à une maladie qui deviendrait endémique et non plus pandémique, l’urgence du « comment faire ? » glisse du présent immédiat vers un demain, qu’il soit proche ou plus lointain.
Sous la pression d’anthropologues de la santé, le politique se laisse interroger par la définition – non modifiée depuis 1946 – de la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » (Préambule à la Constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé, tel qu’adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19 juin-22 juillet 1946, signé par les représentants de 61 États et entré en vigueur le 7 avril 1948).
Cette définition de la santé ne peut donc pas justifier la mise à mal des libertés fondamentales et du tissu économique et social comme cela a été le cas au cours de ces deux dernières années. La liberté de penser et d’entreprendre d’un côté, de l’autre, l’exercice de son activité au sein de l’économie qui nous permet de vivre ensemble ne peuvent être mis entre parenthèses.
Une politique de la santé publique exige une vision sociale et si sa tâche est la prévention, la promotion et l’éducation pour la santé de chaque individu, c’est bien l’individu comme être social qui doit être au cœur des préoccupations des décideurs. Elle a donc pour objet aujourd’hui le soin de guérir une société malade, pour reprendre l’expression de Jean-Pierre Le Goff (La société malade, Éditions Stock 2021).