Si « la paix en Europe n’a pas de prix », il n’est pas toujours évident de trouver un dénominateur commun à la Communauté politique européenne ou CPE, sorte de Nations unies de l’Europe, réunissant pour la première fois 44 pays, le 6 octobre 2022 au château de Prague.
La République tchèque, utile médiateur entre l’Est et l’Ouest de l’Europe, a accueilli les vingt-sept de l’Union européenne et leurs voisins allant du Royaume-Uni à la Turquie, un « club des 44 » pour participer à un sommet politique qui met en avant la nécessité de renforcer la coopération dans tous les domaines, à l’échelle du continent.
Afficher le message d’« unité de 44 pays européens qui ont dit leur condamnation de l’invasion russe et leur soutien à l’Ukraine » est essentiel pour Emmanuel Macron.
Le président nouvellement réélu, avait, lors de sa visite à Berlin le 9 mai 2022, date symbolique puisque « journée de l’Europe » où l’on fête la paix et l’unité, lancé l’idée d’une « communauté politique européenne, [organisation permettant] aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs de trouver un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération ». Cette idée de CPE jugée très intéressante par le Chancelier allemand, a été reprise par le Conseil européen (réunion des chefs d’État et de gouvernement) et la présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne (Conseil des ministres).
Une idée similaire avait été lancée par François Mitterrand qui en 1989 avait proposé à Helmut Kohl, le chancelier ouest-allemand, une « confédération européenne », projet qui intégrait la Russie et qui, en partie à cause de cela mais aussi car, selon Hubert Védrine, « une idée lancée trop tôt », avait échoué.
La prochaine rencontre est prévue en Moldavie en 2023 pour répondre à la nécessité de « construire une nouvelle structure de sécurité en Europe » ou, selon Macron, bâtir « une intimité stratégique ».