Les Provinciale Staten et les Waterschappen sont des lieux où les élus de proximité représentent les citoyens pour animer la vie politique.
Le 15 mars 2023 prochain les Néerlandais éliront pour un mandat de quatre ans, leurs représentants locaux dans deux instances démocratiques, l’administration de la Province, d’une part, celle des offices de gestion de l’eau d’autre part.
Il y a 570 élus pour les 12 provinces (Groningue, la Frise, la Drenthe, Overijssel, Flevoland, la Gueldre, Utrecht, la Hollande septentrionale et la Hollande méridionale, la Zélande, le Brabant septentrional, le Limbourg) ; les élus de la province siègeront, en groupes politiques, dans l’assemblée provinciale qui compte de 39 (en Zélande) à 55 membres (en Hollande méridionale), selon la population de la province et que l’on nomme les États provinciaux Provinciale Staten. Ils décident de la gestion de la province, sur le plan de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, de l’espace industriel et agricole, des espaces naturels, des voies de circulation, des permis et autres autorisations.
Un collège de 3 à 9 « députés des États provinciaux » (gedeputeerden van Provinciale Staten) forme le bureau exécutif, nommé par les membres des États provinciaux, assurant le gouvernement de la Province, selon le plan élaboré par les élus. Alors que jusqu’à il y a vingt ans, ces députés étaient choisis parmi les membres des États provinciaux, depuis 2003, ils ne peuvent plus combiner les deux fonctions de représentant du peuple et de membre du bureau ou gouvernement de la province. Il y a donc une séparation des pouvoirs, les États provinciaux devant contrôler l’exécution de leur projet politique par le collège des députés.
Le ou la Commissaire du Roi pour la Province, nommé(e) par le gouvernement pour un mandat de six ans, préside ce collège et les États provinciaux.
Les élus des États Provinciaux sont de grand-électeurs et participent donc à l’élection des 75 Sénateurs. L’élection des sénateurs, tous les quatre ans, suit l’élection des membres des États provinciaux ; elle aura lieu le 30 mai 2023.
Il y a traditionnellement un désintérêt de la population pour ces élections de proximité, par méconnaissance du système, alors que les élus provinciaux décident des grandes lignes du cadre de vie des habitants de la province. Mais comme ces élus sont les grands électeurs qui choisiront les sénateurs, l’issue du scrutin provincial est fort importante pour le gouvernement actuel qui craint de ne pas obtenir de majorité au Sénat. Aussi il y a une campagne de publicité pour appeler les citoyens à voter.
Le 15 mars 2023 les Néerlandais choisiront aussi leurs représentants dans le conseil de l’organisme démocratique le plus ancien du pays : les offices de gestion de l’eau (Waterschappen).
Dans chaque waterschap, un conseil de 18 à 30 membres élus détermine la ligne politique de l’office et en contrôle l’exécution par un bureau exécutif de cinq personnes choisies parmi les membres du conseil. Dans le Conseil, à côté des élus siègent des représentants des agriculteurs et des défenseurs de la nature, nommés et non élus. Le surintendant des digues (dijkgraaf) nommé pour six ans par le gouvernement, en assure la présidence et a voix délibérative dans le bureau exécutif.
La gestion de l’eau est essentielle dans ces terres néerlandaises où le point le plus bas est à moins 6,76 m en Hollande méridionale et où, grâce aux moulins, les polders peuvent être maintenus à sec, alors que 26% du territoire est situé au-dessous du niveau de la mer et 60% sont en zone inondable, protégé par 18.000 km de digues.
Le premier waterschap a été créé en 1255 à Leiden par le Comte Willem II de Hollande et existe toujours. Aujourd’hui, au nombre de 21, les Waterschappen, sont des instances régionales, regroupant les très nombreux offices qui, en 1950, étaient encore 2600.
Leur tâche est de protéger le pays des inondations en renforçant les digues et donnant aux cours d’eau qui peuvent être très larges dans les zones de delta, l’espace dont ils ont besoin, de réguler l’alimentation en eau qui doit être suffisante mais pas trop abondante, de veiller à la propreté de l’eau, au nettoyage des égouts et au filtrage des matières impures et/ou polluantes.
Très actifs en matière d’innovation pour produire de façon durable de l’énergie et des matières recyclables, ils initient de nombreux projets à partir du traitement des deux milliards de m3 d’eaux usées, avec les initiatives de Energie en – grondstoffenfabriek EFGF, dans de nombreuses villes.
Cette année, a été commémorée la catastrophe qui, le 1er février 1953, il y a 70 ans, a causé la mort de plus de 1800 personnes dans l’inondation qui a touché la Zélande et la Hollande méridionale, suite à la rupture des digues sous le coup de l’alliance d’une forte mer et du vent en tempête. Cinq ans plus tard, le plan Delta était lancé, fermant les bras de mer en Zélande.