Les élections présidentielles des 10 et 24 avril 2022 ont, pour les Pays-Bas, été organisées, avec grand succès, par le consulat général de France à Amsterdam. Les quinze bureaux de vote ouverts à Amsterdam et à La Haye ont été tenus par du personnel de l’ambassade et du consulat, assisté de personnes désignées par les partis politiques et de citoyens bénévoles. Le dépouillement s’est fait en public.
Le vote des Français aux Pays-Bas au premier tour des élections présidentielles met en avant deux protagonistes, Emmanuel Macron avec 46,80% des voix et Jean-Luc Mélenchon avec 22,07% des voix, tandis que Marine Le Pen n’obtient que 1,94% et Éric Zemmour 3,75%. Il place en outre Yannick Jadot en troisième position avec 14,20% des voix, confirmant la conscience des Français de l’importance d’une politique faisant toute sa place à l’écologie et au développement durable. Il se distingue donc du vote des Français de l’étranger, pris dans leur ensemble mondial, qui accorde beaucoup plus de voix aux candidats de l’extrême droite (Eric Zemmour, avec 8,67%, est en troisième position, Marine Le Pen, en cinquième avec 5,29%) et moins à Yannick Jadot qui occupe la quatrième place avec 8,67% des suffrages exprimés.
Au deuxième tour, les 21 454 Français inscrits pour voter dans la circonscription du Consulat général de France à Amsterdam ont voté à 46,48%, le 24 avril 2022, ce qui signifie que plus de la moitié se sont abstenus.
À 93,84%, ils se sont exprimés pour Emmanuel Macron (86,14% pour les Français de l’étranger), contre 6,16% pour Marine Le Pen (13,86% pour les Français de l’étranger) ; 2,6% ont voté blanc ou nul.
Mais « Tout reste à faire » titre le journal La Croix dans son édition du 25 avril, présentant la réélection du président sortant comme « une victoire et un avertissement ». Marc Crépon, pour qui « la verticalité du pouvoir n’est plus acceptée », y parle des fractures de la société : face à la fracture générationnelle, c’est selon lui « un des grands défis du quinquennat à venir que de renouer avec les jeunes. Non seulement de leur faire une offre politique qui réponde à leurs attentes, mais également de les concerter et les considérer » ; pour réduire la fracture sociale, qui vient du fait qu’« une partie considérable de la population a le sentiment de ne pas être considérée par le pouvoir politique. […] La voix des citoyens ne doit pas être seulement écoutée, il faut aussi qu’elle soit entendue ». Il est donc essentiel d’apprendre à dialoguer avec tous, d’inventer une organisation de l’horizontalité du pouvoir, comme on l’a déjà essayé avec les conventions citoyennes sur le climat et sur l’avenir de l’Europe, pour rétablir une certaine confiance et l’exercice de la citoyenneté qui permettent aux institutions démocratiques de fonctionner, acceptant contestation sociale et politique sans recourir à la violence.
Français aux Pays-Bas, nous souhaitons que, aux Pays-Bas comme en France la confiance se rétablisse entre gouvernants et gouvernés, la défiance face au système politique se transforme en force commune pour développer une économie responsable qui préserve et assure une planète vivable pour nos enfants ; nous souhaitons que la culture du dialogue, de la participation, de l’engagement citoyen et du compromis entre les forces politiques, qui est celle de notre pays d’accueil soit source d’inspiration pour les pratiques françaises.