11 novembre 2022 en la Résidence de France

104 ans après la signature de l’armistice du 11 novembre 1918, une commémoration digne et émouvante en la Résidence de France à La Haye.

À 11 heures, le onzième jour du onzième mois de l’année 1918, après quatre années de conflit, les hostilités sont suspendues.

L’Empereur Guillaume, Wilhelm II, a abdiqué le 9 novembre et fui aux Pays-Bas, pays neutre, où il séjournera brièvement au château de Amerongen avant de s’installer avec sa Cour pour plus de vingt ans à Doorn où il meurt, à 81 ans, le 4 juin 1941. Il y repose dans un mausolée toujours entretenu par la famille Hohenzollern.

La convention d’armistice entre la France et l’Allemagne a été signée ce 11 novembre 1918 à 5h15 du matin, dans les conditions convenues le 8 novembre dans le wagon-bureau du Maréchal Foch, Commandant en chef des armées alliées, en forêt de Compiègne près de Rethondes.

Si l’armistice suspend provisoirement les combats pour négocier une fin des hostilités, la fin de la guerre ne sera effective que le 28 juin 1919 avec la signature des traités de Versailles, dans la Galerie des glaces du château de Versailles, entre l’Allemagne et les Alliés, réglant le sort de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Hongrie et de la Turquie.

 

La cérémonie de commémoration du 11 novembre eut lieu cette année en la Résidence de France à La Haye, renouant avec le passé, après plusieurs années où elle a été accueillie par le Lycée van Gogh de La Haye.

Aux côtés des militaires et dans un grand recueillement, de jeunes élèves du Lycée français, des parents d’élèves, les représentants d’associations et les Conseillers élus des Français de l’étranger ont assisté à la prise d’armes, au lever des couleurs, hissant les drapeaux français et européen, dirigé par le Colonel Bachmann, Attaché de Défense français aux Pays-Bas, devant l’Ambassadeur de France François Alabrune et l’Ambassadeur d’Allemagne aux Pays-Bas Cyril Jean Nunn.

La chorale du Lycée van Gogh a chanté l’Hymne national puis les Ambassadeurs de France et d’Allemagne se sont adressés, de façon très personnelle à l’assemblée silencieuse et attentive et en particulier aux enfants.

Dans leurs discours, ils ont rappelé que si, après l’armistice de 1918, la paix est revenue sur le sol français, elle y trouve 1,4 millions de morts (plus de 9 millions de morts et disparus dans la guerre) et 4 millions de blessés (sur les 21 millions de blessés), ou mutilés – les « gueules cassées ». Et si l’on parlait de la Première Guerre mondiale comme de la « der des der », jurant que c’était la dernière guerre et que l’on ne pourrait plus se battre de cette façon, il est terrible de constater que la guerre est revenue sur le sol européen.

 

 

 

 

 

 

 

La cérémonie du 11 novembre a, cette année, montré par le biais de leurs ambassadeurs aux Pays-Bas, de façon émouvante combien l’Allemagne et la France  étaient solidaires dans la construction de l’Europe  et la volonté de construire la paix. La longue poignée de mains échangée entre eux deux à la suite des discours a traduit cette détermination.

Depuis le 11 novembre 1923, sur la tombe du soldat inconnu représentant les Poilus, une flamme du souvenir alors allumée par André Maginot, ministre de la guerre (et dont le nom est entré dans l’histoire grâce à la célèbre Ligne Maginot, fortifications pour la défense des frontières), brûle sous la voûte de l’Arc de Triomphe à Paris, où elle est ravivée chaque soir à 18h30.

Le « bleuet » de France, que nous arborons aujourd’hui lors de la célébration du 11 novembre comme symbole de la solidarité envers les anciens combattants et les victimes de guerre et de terrorisme et au profit desquels l’insigne est vendu, renvoie au qualificatif que les poilus utilisaient pour désigner les nouveaux soldats.

 

Garder en mémoire cette histoire commune et la transmettre aux enfants est essentiel, leur répéter à toute occasion combien la construction de la Communauté européenne unie autour de valeurs communes est déterminante pour notre avenir.

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