Bertha von Suttner et l’éducation à la paix

« Amazone de la paix » (M-C Hoock-Demarle 2016) Bertha von Suttner est la première femme à recevoir le Nobel de la Paix (1905). Son livre « Bas les armes ! » (1889) lance son combat de « guerre à la guerre ». Et si, avec son époux, le Baron von Suttner, elle mène un combat contre l’antisémitisme, elle poursuivra seule, son action militante pour le désarmement, la régulation des rapports internationaux et l’éducation à la paix.

Dès son premier roman Hanna (1882) et dans les romans suivants qui paraissent chaque année, Bertha von Suttner, un « électron libre » de la politique autrichienne », comme la voit Marie-Antoinette Marteil (lire), et que Stefan Zweig (Die Welt von Gestern, 1970 :241) considère être « la sublime, la généreuse Cassandre de notre temps », s’est intéressée à la place des femmes dans la société et à la paix.

Nationalisme, impérialisme et militarisme engendrent la guerre récurrente que Bertha considère comme le mal absolu et auquel elle opposera le pacifisme. Pour elle, la paix ou absence totale de guerre est à construire et cela passe d’abord par l’éducation des futurs hommes et femmes et requiert le travail commun des hommes et des femmes. Aussi ne cesse-t-elle de promouvoir la liberté de pensée, hors des partis politiques, et la primauté du droit et non de la force.

Seule femme admise à la première Conférence de la paix qui s’est tenue du 18 mai au 29 juillet 1899 à La Haye, Bertha von Suttner s’est engagée pour la paix et le désarmement, pour l’institution d’un tribunal international, pour l’extension du droit international et la solidarité des peuples cultivés. Or, les Conférences de La Haye pour la Paix en 1899 et 1907 ne purent arrêter la course aux armements. La première Conférence a toutefois adopté le principe d’une Cour permanente d’arbitrage pour régler les différends internationaux.

L’engagement de Bertha von Suttner pour l’éducation à la paix – il faut la fin des violences pour éviter la fin du genre humain – se traduit par des voyages à travers le monde (entre autres dans cinquante villes aux États-Unis) pour faire des conférences et diffuser ses brochures.

Bertha meurt à Vienne le 21 juin 1914, une semaine avant l’attentat de Sarajevo qui coûta la vie à l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois et qui a mis le feu aux Balkans puis à l’Europe, enclenchant la Première Guerre mondiale.

La Conférence Femmes & Paix qui se tiendra à La Haye les 9 et 10 décembre 2025 avec pour projet « Pacifier le monde » est portée par l’Alliance française La Haye, à l’initiative de sa Directrice, Hélène Pichon, avec le soutien de l’Ambassade de France aux Pays-Bas.

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