Foto © : Gemeente Amsterdam
Après avoir participé au très intéressant colloque sur ‘Les lieux’ de Georges Perec, organisé par Annelies Schulte Nordholt à l’université de Leiden (25-27 janvier 2024), j’ai été intriguée par les liens possibles entre Perec et les Pays-Bas.
Et ma recherche m’a conduite au Stadionplein à Amsterdam où se trouve « 11 rue Simon-Crubellier », titre donné par Matthew Darbyshire à l’œuvre sculpturale qu’il a créée pour être placée en 2018, en face de l’entrée du stade olympique surmontée des cinq cercles olympiques.
L’ensemble de sculptures en bronze occupe l’espace d’un appartement et représente les objets courants que l’on rencontre dans les différentes pièces, cuisine, bureau, salle de séjour, toilettes. Les meubles en bronze ou béton ont été sélectionnés (par l’intermédiaire d’un website) par les habitants des immeubles avoisinants parmi des propositions faites par Darbyshire.
Cet espace a été pensé pour devenir un lieu de rencontre pour les habitants voisins de la place et des passants qui peuvent s’y installer pour lire le journal ou échanger. J’y ai moi-même joué avec ma petite fille qui s’est longtemps amusée à passer d’un espace à l’autre, téléphonant ou utilisant le mixer dans la cuisine, grimpant sur un lit ou s’installant dans un fauteuil… et a beaucoup ri… sans en connaître le nom choisi par le sculpteur britannique : 11 rue Simon-Crubellier renvoie à l’adresse fictive de Georges Perec dans La vie mode d’emploi.
Darbyshire a choisi ce titre en hommage à Perec : « I hope at the very least it is understood as a tribute to the extraordinary intellectual voyeur, philosopher, poet, prankster, artist, filmmaker… just incredible thinker who is certainly worthy of this oblique mémorial » (cité par Marion Algra).