Il est amusant de comparer le vocabulaire utilisé pour parler de la fin d’une année et le début de l’autre, désignant le passage de l’année ancienne à l’année nouvelle (oud-en-nieuw) ou marquant la fête de la Saint Sylvestre et celle du Premier Janvier séparés par le réveillon ou Oudejaarsavond (la soirée de l’année ancienne).
Les habitudes diffèrent, les Néerlandais écoutant avec intérêt le chansonnier présenter la oudejaarsconference (à la radio dans les années cinquante et soixante puis à la télévision dès 1973 avec le célèbre Wim Kan) en mangeant entre autres des oliebollen (beignets aux raisins secs) et appelflappen (beignets aux pommes), les Français parlant de leur réveillon.
Au Moyen-âge, entre la Saint-Martin (11 novembre) et Noël, il était coutume de jeûner et l’on marquait la fin du jeûne en mangeant des beignets, considérés comme une gourmandise mais aussi comme une nourriture riche, appréciée en ces temps de froidure hivernale. Au XVIIe siècle, la prospérité aidant, les beignets sont cuits dans une friture (olie) plus abondante, ce qui donnait des beignets plus ronds (bollen) et pour dissiper le goût quelque peu ingrat de l’huile, on intégrait à la pâte toute sorte d’ingrédients qui donnaient du goût. Au XIXe siècle, non seulement on consomme ces beignets (oliebollen) mais on les distribue aussi aux pauvres, comme c’était le cas au Moyen-Âge.
Le plongeon dans la mer du Nord, le jour du premier janvier, comme on le pratique aujourd’hui (hors période Corona) à Scheveningen avec plusieurs milliers de participants, est une tradition relativement récente pour les Pays-Bas ; c’est à Zandvoort en 1960 que le premier plongeon est organisé avant de l’être à Scheveningen cinq ans plus tard, alors que ce phénomène existe au Canada depuis 1920 !
Si en France, les feux d’artifice sont un spectacle offert par les municipalités pour marquer le passage d’année et accueillir l’année nouvelle, aux Pays-Bas, les particuliers dépensent depuis des décennies, beaucoup d’argent en feux d’artifice et dans certains quartiers, les feux de joie peuvent prendre des dimensions si importantes qu’ils peuvent se révéler dangereux comme à Scheveningen dans le nuit du 31 décembre 2018 au premier janvier 2019.