Que faisaient Henri Matisse, Pierre-Auguste Renoir, Émile Bernard, Paul Signac et autres célébrités du monde de l’art à Volendam ?
C’est la question que pose Jan Brokken dans son livre (Jan Brokken, De ontdekking van Holland – La découverte de la Hollande).
Les artistes venaient à Volendam, loger à l’Hôtel Spaander acheté en 1881 par Leendert Spaander, alors 26 ans et parlant français, allemand et anglais grâce à ses études à l’école française d’Edam et à sa profession de fabriquant de voiles pour bateaux. Par une banderole sur la façade de l’étage, Spaander invitait les artistes à venir « Artist kom binne » ! Seuls ou seules les artistes sont les bienvenus… car contrairement aux cafés parisiens, les femmes artistes sont accueillies au Spaander.
Augustin Hanicotte, camarade d’étude de Matisse, y arrivera en 1899 et épousera une fille Spaander, Trijnje devenue Trinette à Paris. Le couple s’installera à Collioure qui deviendra « la cité du fauvisme », y reprenant l’atelier de Matisse.
Outre pour son folklore, c’est pour la lumière et les ciel que le port de pêche de Volendam a été, avant la construction de la grande digue du Nord (Afsluitdijk) un lieu d’inspiration et de création pour de nombreux peintres étrangers mais aussi pour ceux de l’école de La Haye (Jan Hendrik Weissenbruch en témoigne) ainsi que pour photographes et cinéaste : Hanicotte réalise le premier court métrage néerlandais sur la plage de Zandvoort en 1905 et en 1912, il tourne un film à Volendam, dans lequel deux filles de Spaander jouent un rôle (lire l’article de Joke de Wolf, Trouw, 22 février 2024).