Art et Mémoire : autour de Hélène Berr, Etty Hillesum et Charlotte Salomon, Amsterdam 6 juillet 2023

Faisant suite à la journée Art & Memory, organisée à l’université de Tel Aviv en avril 2019 par Karine Baranès-Bénichou, Fondatrice de l’Association Femmes Artistes et mémoire Juive, et éditrice de La vie qui est en elles. La résistance par l’art pendant la Shoah (Éditions le Manuscrit, 2020), le musée juif d’Amsterdam a accueilli le 6 juillet 2023, en partenariat avec l’Institut français des Pays-Bas et les universités d’Amsterdam (UvA) et de Paris I Panthéon-Sorbonne, une rencontre à portée mémorielle, autour de Hélène Berr, Etty Hillesum et Charlotte Salomon, trois femmes, mortes à 23, 29 et 26 ans, en déportation entre 1943 et 1945. Ces femmes sont remarquables pour « la vie qui est en elles » et pour la force de leur expression artistique pendant la Shoah. Très personnelle, l’œuvre de ces jeunes femmes, allemande, française, néerlandaise, écrivaines (le Journal d’Hélène Berr, violoniste et angliciste, a été publié chez Tallandier en 2011 ; le Journal de Hetty Hillesum traduit par Philippe Noble a été publié sous le titre Une vie bouleversée au Seuil, en 1995) et artistes talentueuses (dans  Leben oder theater, Charlotte écrit, peint et propose des partitions musicales) a valeur universelle. Patrick Modiano incite dans l’avant-propos au Journal d’Hélène Berr, à « écouter la voix d’Hélène et marcher à ses côtés, une voix et une présence qui nous accompagneront toute notre vie ».

L’art est pour ces trois femmes « un rempart à la fois sublime et dérisoire face à la réalité imposée par l’occupant allemand et dont elles ont pleinement connaissance. Résister par l’art durant la shoah c’est avant tout proclamer la supériorité du beau sur l’immonde, ce qui a pour équivalent dans un registre plus moral de proclamer la supériorité du bien sur le mal. L’art est pour elles ce point de rencontre entre le beau et la vérité, entre la grâce et le sens. Une façon de transcender la douleur, de défier l’ennemi et d’œuvrer pour la postérité. Embellir – Témoigner – Réparer. […] Ce que ces femmes ont créé […] c’est cette trace de lumière indélébile contenue dans leur œuvre naissante et chargée d’inscrire leur amour de la vie dans l’éternité ». (Karine Baranès-Benichou).

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