La Francophonie active aux Pays-Bas (mai 2022)

  • Le concours Visions d’Europe a pu avoir lieu en 2022, organisé par la Fédération Alliance Française des Pays-Bas.

Il s’adresse aux élèves des lycées néerlandais (classes de Havo 4/5 et VWO 4/5/6) à qui il est demandé d’écrire, en français, une dissertation sur le thème de l’identité européenne : « qu’est-ce qu’être européen ? ».

 Le but est d’encourager la réflexion sur l’Europe et de permettre aux jeunes de s’exprimer en français par écrit. Pour le jury, le style et le contenu de la dissertation sont tous deux importants.

Les cinq lauréats dont deux sont élèves du Gymnase de Nimègue et les trois autres, de lycée de Gueldre, Zélande et Hollande méridionale, ont été reçus le mercredi 19 avril, à la Maison de l’Europe à La Haye. Les deux premiers suivront un stage d’une semaine à l’Alliance française de Strasbourg, les trois autres passeront une journée à Bruxelles avec Fabien Pois, directeur de l’Alliance française de La Haye.

  • Le DELF scolaire, qui peut être obtenu à différents niveaux, fête en 2022 ses dix ans d’existence aux Pays-Bas et rencontre de plus en plus de succès. Dix lycées de diverses villes du pays – dont seulement un d’Amsterdam, ont vus leurs élèves qui ont eu les meilleurs résultats à l’examen pour obtenir le DELF, invités le 1er avril, par l’Ambassadeur à la Résidence de France aux Pays-Bas.
  • Pour les passionnés de langue et littérature française qui habitent loin d’Amsterdam et de La Haye, l’Institut français organise des moments littéraires. Le 4e Atelier de français 2022, le 16 mai 2022 à 19h à l’Institut français, Université de Groningue aura pour objet le roman du dernier Prix Goncourt (2021), La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar, qui s’achève sur « l’alternative devant laquelle hésite le cœur de toute personne hantée par la littérature : écrire, ne pas écrire » (p. 457).
  • La Délégation Générale Wallonie-Bruxelles est à nouveau partenaire avec L’air de dire, le groupe d’écriture francophone des Pays-Bas, pour lancer le grand concours de nouvelles des Pays-Bas 2022.

Les trois meilleurs textes, inédits, de 1500 à 2500 mots, écrits en français sur le thème « les premières fois » et comportant un lien avec les Pays-Bas seront récompensés par 100, 300 ou 600 €.

Vous pouvez envoyer votre dossier jusqu’au 4 juillet 2022.

Le français, langue, culture et littérature à l’honneur au Holland Festival 2022

  • Albert Camus et Kamel Daoud sont associés dans Contre-Enquêtes (14 et 15 juin 2022, Internationaal Theater Amsterdam-Stadsschouwburg), pièce à deux acteurs mise en scène par Nicolas Stemann et inspirée de Meursault contre enquête (Actes Sud 2014), Prix Goncourt du premier roman 2015, de Kamel Daoud.

Daoud sera l’invité de Stemann dans Who’s Talking, le 20 juin 2022.

Dans Meursault contre enquête Daoud imagine une suite à L’Étranger d’Albert Camus (1942), fondée sur l’absence d’identité de « l’Arabe » tué par Meursault, le héros du roman de Camus. C’est d’ailleurs cette question que le traducteur a retenue pour donner au roman son titre néerlandais Moussa, of de dood van een Arabier, c’est-à-dire « Moussa ou la mort d’un Arabe », loin du titre original français.

Daoud est un écrivain francophone engagé « Je suis Kamel Daoud, je suis Algérien, je parle au présent ». Et il explique :

« Sans l’avoir lu, de nombreuses personnes […] ont pensé que c’était une attaque de L’Étranger, mais moi, je n’étais pas dans cet esprit là. Non, ce qui m’intéressait, c’était le fait littéraire, et pas politique ou lié à l’histoire coloniale. Je ne suis pas un ancien moudjahid. […] Je me suis emparé de L’Étranger parce que Camus est un homme qui interroge le monde. J’ai voulu m’inscrire dans sa continuation. […] J’ai surtout voulu rendre un puissant hommage à La Chute, tant j’aime ce livre » (Kamel Daoud in « Kamel Daoud, l’invité surprise des prix littéraires », lefigaro.fr, 16 octobre 2014, cité par Sylvie Ducas, « L’entrée en littérature française de Kamel Daoud : ‘Camus, sinon rien !’ », Littératures, 73, 2015, 185-187).

Soixante ans après l’indépendance de l’Algérie et quatre-vingts ans après le célèbre roman d’Albert Camus L’Étranger, Nicolas Stemann met en scène la rencontre imaginaire entre Haroun, le frère fictif de cet Arabe anonyme tué par Meursault sur une plage d’Alger ensoleillée, auquel il donne un nom « Moussa » et Meursault lui-même. La pièce Contre-enquêtes interroge l’héritage colonial qui conditionne le présent, des deux côtés de la Méditerranée et pose la question de l’identité de soi et de l’autre. Donner un nom aux êtres, aux choses, aux événements ? un élément essentiel de la construction identitaire et de l’écriture de l’histoire, pas seulement coloniale. Stemann met en avant sa position d’artiste et s’il reconnaît la dimension politique de son travail, il se refuse d’être activiste.

  • Dans « Le moindre geste », Selma et son frère Sofiane Ouissi (11 et 12 juin 2022, théâtre Frascati) invitent le public à prêter attention au mouvement du corps, aux petits signes qui accompagnent les mots du récit. La langue du corps individuel devient un mouvement collectif et invite à l’empathie,
  • La chanteuse Wallen et son partenaire, le rappeur Abd Al Malik se partagent la scène pour poser en musique un manifeste pour la justice et la fraternité, s’appuyant sur un besoin de positivité dans ce monde en désarroi et sur leur propre récit de vie formée par l’art et la culture.

Dans leur spectacle (11-12 juin, Muziekgebouw aan ‘t IJ) qui, comme c’était le cas déjà en 2004, est intitulé « l’olivier », symbole de paix et de longue vie, la poésie – d’Aragon à René Char en passant par Edouard Glissant et Rumi, est vécue comme un salut.

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